Nous avons fait 3200 miles, 5120 km en 29 jours. Nous avons terminé de dessiner notre papillon sur la carte autour de Las Vegas.


Ce voyage nous a marqué. Nous y avons vécu des choses très fortes. Nous y avons vu des choses incroyables. Il y a eu beaucoup de points positifs, et quelques points négatifs…


Dans le négatif, il y a d’abord l’impossibilité d’utiliser nos téléphones portables pour pouvoir appeler. En effet suite à l’arrêt du réseau 3G et un souci technique entre Free et AT&T, les services d’appels vocaux étaient inutilisables aux USA. Voir les articles ici : https://assistance.free.fr/articles/preparer-sereinement-votre-sejour-aux-etats-unis-1231

Ou là : https://portail.free.fr/mag-free/nouveautes/arret-de-la-3g-aux-etats-unis-comment-preparer-sereinement-votre-sejour/.

Ce n’est pas normal ! Heureusement que nous n’en avons pas eu (trop) besoin, mais cela aurait pu mal tourner en cas de besoin immédiat… Heureusement que tous les services internet étaient utilisables normalement, mais impossible d’appeler des numéros fixes. Il n’y a eu qu’à deux moments, quand nous sommes passé sur un autre réseau (Usa Com.net ?) que AT&T, que nous avons pu appeler. Et dire que j’avais acheté d’occasion un iPhone pour remplacer mon Crosscall qu’on m’annonçait comme non fonctionnel aux USA…


La vie est quand même assez chère, avec des produits alimentaires, même en supermarché, qui ont des tarifs supérieurs à ce que l’on attendait.


On avait mis en place un groupe WhatsApp pour donner des informations en temps réel avec la famille. On aurait dû faire pareil avec les amis et copains.


Nous sommes un peu déçus par le Sequoia RV Ranch à Three Rivers que l'on n'a jamais pu contacter au téléphone ni par mail pour pouvoir faire changer notre date d'arrivée (nous étions en avance sur notre planning). Ils étaient en permanence sur messagerie pendant les 3 jours où nous les avons appelés. Et même une fois sur place, le numéro d'urgence noté à l'entrée du camping était aussi sur messagerie… Sinon, tous les autres hébergements réservés à l'avance étaient corrects.


On a eu aussi quelques galères qui auraient pu mal se terminer, comme la perte des deux cartes bancaires en faisant de l’essence à Moab, le plein d’essence qu’Élise déverse dans le fourgon, la perte des clés du van à Bryce Canyon…

Merci au Bryce Canyon Lodge d'avoir téléphoné à Escape qui nous a immédiatement contacté par mail pour nous informer que les clés avaient été retrouvées.


On a eu aussi un peu de chance le jour où nous avons suivi aveuglément le gps entre le lac Powell et Navajo National Monument, quand nous avons suivi une route goudronnée, qui est devenue piste en terre, puis petit chemin de campagne. Nos copains du Soler se sont ensablés à cet endroit…


Et des derniers regrets sur des choses que nous n’avons pas pu faire, comme aller jusqu’au Park du Grand Teton, ou aller jusqu’au Park du Yellowstone. Où partager tout ce voyage en direct avec mon papa comme nous l’avons fait avec le reste de la famille.

Mais les aspects positifs dépassent largement tous ces petits tracas.


En premier, nous retenons la liberté que nous a offert la vie dans le fourgon, Shark. On a pu s’arrêter partout où nous le voulions, dormir dans des endroits incroyables, rester face à des paysages magnifiques, circuler sur des petites routes ou des pistes en terre, rouler à 80 mil/h (130 km/h) sur les autoroutes et voyager dans un très beau van que tout le monde venait photographier ! Il avait quand même quelques limites que vous trouverez ci-après.


Ensuite nous sommes souvent restés scotchés devant la beauté de la nature de ce pays, par la diversité de ses paysages où l'on passe parfois en quelques secondes d'un paysage de montagne au désert le plus complet, d'un pays totalement plat à un canyon sans fond, d'une solitude complète à l'agitation d'une ville, d'un écart de 40 ° dans la même journée. Qu'est-ce que c'est beau et varié quand on aime la nature !


Nous retenons également l’accueil, la gentillesse et l’amabilité des Américains. Partout, dès que nous étions arrêtés, ils venaient voir si nous avions besoin d’aide. Prêts à discuter, curieux de savoir qui nous étions et d’où nous venions. Ils sont aussi très respectueux des règlements et de l’autorité. Nous avons vu peu de comportements agressifs ou dérangeants, sur la route ou dans les lieux publics.

Nous avons également trouvé l’équipement des lieux très bons. Partout, on trouve des toilettes publiques, tous sont équipés pour les handicapés, quasiment tous étaient très propres avec du papier, même au fin fond du désert. De plus on trouve aussi très facilement et partout des points d’eau, pour boire, ou pour remplir les bouteilles ou les bidons.


On avait fait le choix de réserver beaucoup d'hébergement à l'avance, surtout en début de séjour. En moyenne une nuit en hébergement réservé pour une nuit en camping sauvage. Au fur et à mesure du voyage, nous avons eu de moins en moins d'hébergement réservé et de plus en plus de campings sauvages. Deux hébergements réservés à l'avance pour les 11 derniers jours. Et c'était très bien.

Nous étions un peu prudents sur le fait de s’arrêter dormir n’importe où, comme nous le faisons en Europe. Finalement, il a été facile de trouver des endroits où dormir. L’Application iOverlander nous a beaucoup aidé. Beaucoup des terrains trouvés avaient des emménagements, toilettes, tables, foyers. Ils étaient très souvent gratuits, très rarement payants. Il est autorisé de dormir dans les forêts nationales librement ou dans les emplacements prévus de ces forêts. Le BLM (Bureau of Land Management) met également de nombreux terrains à disposition. Les Américains ont l’air d’apprécier cette façon de dormir et de voyager. On a trouvé beaucoup de personnes qui faisaient comme nous, en voiture, en van, en tente, ou en petit ou méga camping-car, installés au milieu des montagnes ou des déserts.


Et enfin on a vraiment apprécié notre dernier jour où nous avons pu profiter de Las Vegas de jour et de nuit.


Bilan du van "Big Sur" de chez Escape

Nous avons l'habitude de ce type de petit van car nous en possédons un à la maison.

Comme toujours avec ce type de petit fourgon, il faut une bonne organisation à bord pour tout ranger et vivre correctement. Ça s’apparente toujours à une sorte de jeu de Tétris ou il faut caser les objets en fonction de leur forme et de leur taille pour ne laisser aucun espace inoccupé.

Conduite

Le fourgon est agréable à conduire, facile, avec un moteur correct. On peut rouler à 80 mil/h (environ 130 km/h) si nécessaire. Il y a assez de reprise pour doubler. Le seul point négatif est la consommation qui semble importante, on n’a pas fait de calcul. En tout cas elle doit être inférieure à tous ces camping-cars avec capucine que nous croisons régulièrement et qui ont des moteurs de camions. Le fourgon a un excellent régulateur de vitesse (Cruise Control), intuitif, facile et précis à régler et à utiliser, le top !

Couchage

Le lit est suffisamment large pour dormir à trois, avec une enfant. Sauf quand Élise décide de dormir en travers… La couette fournie nous a suffi la plupart du temps. Pour certaines soirées froides avec du vent ou en altitude, nous avons dû rajouter nos duvets étendus par-dessus la couette.

Les matelas sont d’épaisseur inégale, pour compenser l’épaisseur de la planche qui coulisse pour former le lit. Ce n’est pas gênant, mais il y a un côté du lit qui est plus mou. On a utilisé les matelas pour dormir dans la tente sans soucis, avec juste un matelas plus épais que les autres pour une personne.

Frigo

Le compresseur est un peu bruyant la nuit. La capacité de rangement est juste suffisante et il faut bien organiser le tétris des produits à l’intérieur. Il faut juste faire les courses de produits frais plus souvent qu’à l’accoutumée.

Rangements

Il y a trois tiroirs sous une banquette où nous avons nos affaires de rechange. Et sous l’autre banquette, un grand coffre pour le complément. Le fourgon a deux rangées de sièges, nous avons utilisé le siège derrière le chauffeur comme un espace de rangement supplémentaire pour les sacs de voyage, les sacs à dos, le sac de jouet d’Élise et d’autres babioles. Sous la rangée de siège de derrière nous avons mis les duvets, la tente, la réserve des bouteilles d’eau, facilement accessible, et toutes nos chaussures.

Gaz

Le camion est équipé d’un réchaud de camping Coleman. Il faut y visser, à chaque utilisation, une petite bouteille de propane que l’on dévisse et range après utilisation. Ça n’a pas été trop contraignant. Nous avons utilisé trois bouteilles de propane. La marque fournie avec le fourgon, Little Camper, n’est pas facile à trouver dans les commerces. Elle s’échange contre une neuve quand elle est vide. Sinon on trouve très facilement des bonbonnes de gaz Coleman un peu partout, mais elles ne s'échangent pas.

Eau

Nous avons, dans le camion, un réservoir d’environ 5 gallons d’eau (15 litres). Elle est desservie dans un évier à l’arrière du camion. Nous avons très peu utilisé cette eau, le robinet à pompe n’est pas très pratique car il faut le maintenir d'une main, ce qui ne laisse que l'autre main disponible pour faire la vaisselle.

Pour l’eau de boisson, nous avons acheté, un peu par hasard, un lot de 40 bouteilles d’un demi litre d’eau minérale. Elles étaient rangées sous le siège arrière et immédiatement accessible de partout. Pendant le voyage on en avait partout dans le camion, il y a de nombreux supports et toujours une bouteille à portée de main. Ça a été une bonne solution. Nous avons re-rempli ces bouteilles au fur et à mesure de leur utilisation.

Nous avions, au début du voyage une douche solaire que nous utilisions principalement pour la vaisselle. Cette douche a rendu l’âme au bout d’une semaine. Ensuite, nous avons utilisé un ancien gros bidon de lait (1 gallon, 3 litres) pour cela, et ça a suffi.

Éclairage

Nous n’utilisons jamais l’éclairage du fourgon. Nous fonctionnons toujours avec nos frontales sur la tête, ou pour manger avec une lampe solaire à led. Le fourgon est équipé d’un panneau solaire pour recharger sa deuxième batterie et nous n’avons jamais été à cours de batterie.

Électricité et électronique

Il n’y a pas de branchement électrique à bord. Dans certain camping, nous avons rarement utilisé les prises fournies avec les emplacements. Malheureusement, notre rallonge multiprise a rendu l’âme rapidement. On avait deux adaptateurs pour brancher sur les prises américaines, en 110 v. En route, nous utilisions les prises allume-cigares en 12v ou la prise usb. On en avait trois au tableau de bord où étaient branché les téléphones et tout ce que nous avions à recharger.

Nous avons un transformateur 12v - 220v qui nous a beaucoup servi pour recharger en 220 v l’ordinateur et d’autres appareils. Vraiment très utile. En secours, nous avions deux batteries externes usb pour téléphone que l’on a rarement utilisé.

Vie à bord

Ce type de véhicule est super quand on peut vivre à l’extérieur. Mais, dès que les conditions ne sont pas adaptées, vent, froid, pluie, tout devient très compliqué.

Une chose un peu difficile, c’est que dans le camion, il faut vivre soit assis, soit allongé. Impossible de se tenir debout, au mieux courbé mais le dos crie stop rapidement.

On a acheté une petite balayette et une petite bassine qui nous ont paru indispensables pour le nettoyage et la vaisselle, mais il nous a manqué une petite pelle. Pendant nos longues journées de vents dans l’Utah, la poussière rouge s’est infiltrée partout, elle est difficile à faire partir, il aurait fallu un aspirateur que nous n'avions pas. Il nous a également manqué une passoire pour les pattes et le riz.

La table intérieure bougeait beaucoup, il y avait du jeu dans le pied. Ce n'était pas pratique de manger dessus. Et il nous a parfois manqué une table extérieure (et des chaises).

Et enfin, l'espace est quand même assez petit, il faut une bonne entente pour vivre pendant un mois dans cet huis clos. C'était comme un confinement mobile…


Maintenant, place à la dernière partie de notre Grand Voyage, direction les pays nordiques et baltiques…