Ça y est, on est calé à l'heure américaine. Hier soir, couchés à 22h, et ce matin levés à 8h30.

Et en plus on a l'impression d'avoir changé de pays et de climat. Au Grand Canyon, il faisait froid. La nuit nous devions mettre la couette, mais aussi les duvets que l'on a apportés. Ici, à Page, nous sommes dans le désert, il fait chaud et on peut être en tee-shirt dès le matin.

Ambiance au réveil

Une autre satisfaction, c'est le wifi au milieu du désert ! Dans ce gigantesque camping, on capte plein pot un réseau venu d'on ne sait où. C'est quand même pratique car ce n'est pas partout qu’on a eu ce type d’avantage.

A propos des photos, c'est toujours un peu long à traiter et à mettre en ligne. D'abord il nous faut du temps. En cavalant partout, il est difficile de trouver une ou deux heures pour y travailler dessus. Ensuite il nous faut regrouper l'ensemble des photos de tous les appareils. On en a sur les trois téléphones portables, l'iPhone d'Isa, mon iPhone et le Croscall. Et on a le gros Canon qui nous sert principalement pour les prises de vues. Il faut donc regrouper tout ça sur l'ordinateur, faire du tri, éliminer toutes les mauvaises photos, retoucher et recadrer rapidement les autres, trouver une source d'électricité, du réseau wifi ou un partage de connexion pour envoyer tout ça sur Google Photo et sur le blog. Bref, pas évident de regrouper toutes ces conditions en même temps. Avec un peu de patience, on va y arriver...

Bon, on a craqué pour Antelope Canyon. Venir de si loin et passer à côté de ça, on aurait eu des regrets. Donc, plus de 150 euros pour la visite d’une heure à trois au Lower Antelope Canyon. Et franchement, on ne regrette pas du tout.

Après le déjeuner du matin au soleil, on a quitté le Wahweap Campground vers 10h. En parlant d’heure, on ne sait jamais qu’elle heure il est ! En effet Page est à la limite de l’Arizona et de l’Utah, chacun avec des heures différentes. Et les Indiens Navajo en Arizona sont à l’heure de l’Utah. Comme ce sont les Navajos qui tiennent tous les accès à Antelope Canyon, quand on visite, on est à l’heure de l‘Utah, bien que l’on soir en Arizona… Pas simple.

Bon, on quitte le camping et on fait un arrêt au barrage sur le Colorado, le Glenn Canyon Dam. Là aussi, comme au Hoover Dam, la vue est magnifique grâce à un pont qui passe juste au-dessus du barrage. Impressionnant de voir cette gorge gigantesque barrée par ce monstre de béton.

Le lac Powell très bas

Le Glen Canyon Dam

On file ensuite directement au Lower Antelope Canyon. Les Antelopes Canyons sont gérés par la nation Navajo. 5 agences se partagent le Upper Canyon, et deux agences se partagent le Lower Canyon.

A l’entrée, les consignes sont très strictes. Pas de sac à dos, pas de trépied pour les photos, pas de sticker pour les selfies, vidéos interdites, masque obligatoire pour tout le monde, même les enfants, interdiction de l’enlever pour les photos sous peine d’éviction du lieu, il faut toujours suivre le guide.

Dans notre groupe de 9, nous sommes 7 français, ce sera plus facile pour s’expliquer mutuellement les traductions. Nous partons du bâtiment d’accueil en suivant le guide qui fait tout le chemin en marche arrière pour donner les consignes.

Après être passé près de la sortie du canyon, une simple faille dans la roche, nous descendons le long d’un chemin dans le désert sur une centaine de mètres jusqu’à un abri en tôle. Le guide nous explique qu’avant le covid, les groupes étaient d’une trentaine de personne et que les visites étaient très longues. Les groupes à l’extérieur devaient attendre sous cet abri.

A la sortie de l’abri, il y a un escalier en fer qui descend dans la faille. Interdiction stricte de faire des photos quand on est sur l’escalier…

Entrée de Lower Antelope Canyon

On se glisse dans la faille

On se glisse dans la grosse fissure, et c’est tout de suite magnifique. On passe immédiatement du désert à une énorme crevasse colorée. On chemine au fond de l’étroiture qui zigzague beaucoup. A chaque partie large le guide nous regroupe et nous donne des explications. Il nous explique où faire les meilleures photos. Les couleurs et la structure du grès sont magnifiques. Ce ne sont que des formes tordues et modelée par les passages de l’eau. Prendre une crue là-dedans doit être terrible, il y a d’ailleurs une vidéo à voir sur un Flashflood ici. A l’extérieur, on a remarqué de grosses boites métalliques sur les rebords de la gorge. Ce sont des équipements de secours, cordes, échelles, qui permettent d’évacuer les lieux en cas d’orage.

Lower Antelope Canyon

Des escaliers

Des escaliers

Dans Lower Antelope Canyon

Magnifique

Photo de famille

Photo de famille

Passage d'un porche

Superbes plissements

Belle structure

La visite continue, toujours en suivant le guide. Les groupes se suivent. On se fait un peu gronder car on monte sur les plissements rocheux pour faire des photos, et puis Élise adore faire de l’escalade ! Ces français sont très indisciplinés !

Par des escaliers, on ressort de la gorge en amont, et on se retrouve tout d’un coup en plein désert.

Ça vaut quand même le coup, c’est un lieu unique, il n’y a pas d’endroit comme ça ailleurs.

Sortie du canyon

Et hop, on est dehors

Plusieurs fois, nous avons imaginé trouver un endroit comme celui-là, et pouvoir l’explorer seul, comme on fait en canyon. Ça ressemble à des endroits comme nos canyon très étroits en Sierra de Guara, ou Gorgonchon sans eau, ou le Riolan ou l’Aiglun, mais avec des couleurs dans les tons rouges, oranges et roses, un peu comme la clue d’Amen. Les premiers qui ont exploré ce coin ont dû être émerveillés.

Bon, faut retomber un peu sur terre. Alors on décide d’aller essayer de se baigner dans le lac Powell. Juste à côté de nous, il y a la petite péninsule d’Antelope, avec une Marina et certainement des plages. On descend en voiture et on suit les indications vers la beach. Tout au bout, il y a un parking, mais seulement deux véhicules. On prépare de quoi manger et on descend vers la « plage ».

Arrivé à proximité du bord, une falaise de 10 à 15 mètres nous sépare de l’eau. Pas de plage. Impossible d’aller dans l’eau, éventuellement en sautant, mais alors, impossible de remonter… Le niveau du lac est si bas qu’il s’enfonce dans le canyon qui lui sert de lit. Il devient inapprochable avec ses parois verticales.


Pas de plage par ici...

Nous revenons à la rampe de mise à l’eau des bateaux. Elle est fermée, et pour cause, elle ne donne plus sur le lac et son terminus est maintenant à 15 ou 20 mètres au-dessus de l’eau. Sur le côté, nous trouvons quand même un petit espace accessible qui sert de débarcadère. Cela suffira pour mettre les pieds dans l’eau, glaciale. On mange puis on passe une heure au bord pour qu’Élise se trempe les pieds.

Notre coin de "plage"...

Baignade rapide

Il n’est que 14h ou 15h suivant le côté du lac où on se trouve. On a le temps. On jette un coup d’œil sur iOverlander et on trouve un endroit qui a l’air bien sur la route de Monument Valley où nous devons aller demain. C’est le Navajo National Monument. 1h30 de route d’avance pour demain, ça sera ça à faire en moins. Gps réglé, on démarre en direction du sud. On passe Kaibito, puis on bifurque à gauche à côté de Shonton. Il nous reste une demi-heure de route.

Tout d’un coup, plus de route ! A pleine vitesse, on arrive sur un grand dos d’âne avec un passage canadien au sommet, et derrière, plus de goudron ! Juste une piste en terre, ça saute, ça secoue de partout, la poussière vole. Bon, pas grave et pas de bobo. En fait, il y a des dégâts, oui, dans la boite d’œufs, on trouvera l’omelette déjà faite !

On continue sur cette piste de caillou, de roche et de sable. Au bout de plusieurs kilomètres, le gps annonce de tourner à droite. C’est un petit chemin de terre perpendiculaire à la piste, c’est tout petit, une seule voie, avec beaucoup de sable et de roches affleurantes. Pas engageant, mais on s’engage ! Je fais confiance au gps…

Plusieurs passages sont vraiment délicats, avec un fort risque d’enlisement dans le sable mou, ou de toucher le dessous du camion sur les bancs de roches. On insiste, et on débouche après une dizaine de kilomètres sur une piste, toujours en terre, mais plus grosse. Et au bout de 4 miles, on finit par sortir sur une route goudronnée, juste à quelques centaines de mètres du Navajo National Monument !

On arrive sur une piste en terre

La piste en terre se rétrécit

Chemin de vigne...

Nous avons pris un raccourci, pas tip top quand même…

Sur place le Visitor Center est fermé. Il y a deux campings, le Canyon View Campground et le Sunset View Campground. Nous choisissons le deuxième. C’est tout mignon, avec des emplacements bien marqués et goudronnés, avec table, foyer, toilette, point d’eau, et c’est totalement gratuit ! Superbe. Seul souci : il y a très peu de réseau, ce n’est pas ce soir qu’on mettra les photos en ligne. En plus l’ordi d’Isa vient de lâcher, donc plus qu’un ordi pour tout traiter… On s’installe là pour la nuit.

Bivouac du soir


Les photos de la journée : https://photos.app.goo.gl/Z139FG5Qh3hK4JDt5